BIO
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Orientation
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Artiste pluri-disciplinaire née en 1989, je m’appuie sur la polysémie sonore et visuelle pour questionner le rôle que jouent nos imaginaires dans l’appréhension de notre environnement et dans nos relations inter-subjectives. J’utilise les médiums plastique, sonore et filmique en jouant sur leurs interpénétrabilités, voyant dans leur mise en lien une manière d’esquisser de nouvelles mythologies personnelles et collectives.
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Ma démarche s’inscrit en dialogue avec un terrain et son écosystème social, écologique, technologique et symbolique. Ma pratique sonore du f ield recording (enregistrement de terrain) lors d’activités d’arpentage (ski, alpinisme, trek, pistage, ville…) m’amène à explorer les interactions entre un milieu et ce qui l’habite ou le traverse. La tension entre les contextes urbains, ruraux et naturels et entre vivants me conduit à questionner la coprésence, l’interdépendance, l’originel et l’artificiel, l’espace liminal entre la fiction et le réel, les cycles écosystémiques, l’empreinte anthropique et les similitudes entre les systèmes de domination patriarcal et ceux de surexploitation de la nature.
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Dans mes pièces sonores, je compose des réalités fictives à partir de sons du réel que je m’amuse à enchevêtrer, brouillant les frontières entre le naturel et l’anthropique. Dans mes installations, je mets en dialectique le plastique et le sonore en invitant le public à interagir avec l’œuvre en déclenchant des sons, comme dans Les petits invisibles (2021), où le passage autour de totems composés d’objets-nichoirs révèle un écosystème sonore en constante évolution. Héritage érodé (2023), composé de trois panneaux mettant en scène de manière abstraite et cinétique l’érosion accélérée des falaises d’Etretat, déploie quant à elle des sons marins semblant naturels alors qu’ils sont essentiellement issus de l’atelier de fabrication de l’œuvre, questionnant sur l’utilisation et la transformation anthropique des ressources naturelles.
Après des études en graphisme, je me suis formée au documentaire lors de plusieurs stages à la Cifap et à l’école documentaire de Lussas (accompagnement à l’écriture du film Peau de forêt) ainsi qu’à la création sonore à Phonurgia (avec Félix Blume et Jules Wysocki).
Mon travail a été salué du prix Field Recording aux Phonurgia Nova 2022 pour «Les voix du Madidi» et relayé par plusieurs médias nationaux ou internationaux (Télérama, 4’33, Pagina Siete, Postdata TV, Mega TV) et festivals (Siestes sonores au jardin des plantes, Longueur d’ondes, Les docs de Noirmoutier, Les Yeux Ouverts #5, Le point Ephémère…) et récemment accompagné par l’école documentaire de Lussas (aide à l’écriture du film Peau de forêt et journée rencontres producteurs.) Son film Peau de forêt tourné en Bolivie est actuellement en production avec Avril film.
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Plus en détail
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Après des études de graphisme, c’est au cours d’une formation en écriture et réalisation documentaire qu’elle réalise en 2015 son premier court-métrage, Les seigneurs, qui s’intéresse à l’attente d’adolescents migrants lors de la période d’instruction de leurs dossiers. Dans la continuité de ce documentaire, Les madeleines sonores (2016-2019), installation sonore née d’un travail avec de jeunes migrants, fait du médium sonore le vecteur d’expression d’une mémoire sensorielle, reliant prise de son et prise de parole. Curieuse de l’appropriation des moyens d’expression et d’une démocratisation culturelle active et activiste, elle réalise en 2020 pour la compagnie L'Île de la Tortue une série de podcasts autour des Clameuses, groupe de spectatrices de Clichy-sous-Bois autoproclamées critiques théâtrales. Iga Vandenhove travaille également à des projets de documentaires audiovisuels, dont Northern Avenue (en cours), tourné en Arménie, qui interroge la mémoire collective d’un lieu, en associant médium photographique et phonographique. Dans un autre projet, Echap, pièce sonore co-écrite avec Noémie Fargier et Vanessa Vudo, exclusivement réalisée à partir d'enregistrements de terrains captés de part le monde, navigue entre territoires réels et imaginaires, sondant les espaces de liberté possibles dans une société de plus en plus standardisée. Dans Les Voix du Madidi, une pièce sonore dans un parc naturel en Bolivie auprès de gardes-forestiers, il est question d'enchevêtrement des mondes animaux, humains et technologiques. Son film Peau de forêt en cours de réalisation en Amazonie bolivienne s'attache à comment l'extractivisme change le rapport des êtres humains aux autres vivants. La dernière création en date Héritage Erodé réalisée avec Isabel Judez est une installation plastique et sonore exposée dans les jardins d'Etretat qui, en représentant de manière cinétique la falaise d'aval par plus de 2500 morceaux de terrazzo marin, questionne la disparition des ressources naturelles utilisées et transformée par les humains.